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Pourquoi calculer ton IMC ?

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L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est l’un des critères les plus utilisés par les cliniciens pour évaluer l’état de santé de leurs patients. Cette valeur parfois considérée comme arbitraire et aléatoire par certaines personnes est en effet d’une importance capitale. Comment le calculer et pourquoi est-il important ?

Qu’est-ce que l’Indice de Masse Corporelle ?

L’IMC est une mesure internationale reconnue par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) pour évaluer l’état de santé général d’une personne. Il permet de mesurer la surcharge pondérale et de déterminer l’insuffisance, le surpoids ou l’obésité.

L’histoire de l’IMC

L’IMC est élaborée sous sa première forme au 19e siècle par Adolphe Quetelet, un statisticien belge. Ce dernier a en effet observé lors de ses études sur la croissance humaine que la masse corporelle évoluait en fonction du carré de la hauteur. Il a ainsi pu évaluer l’obésité en opérant la division du poids par le carré de la taille. Cela lui a permis de mettre en place l’indice de Quetelet qui est devenu IMC en 1972 grâce à Ancel Keys en gardant néanmoins la même formule mathématique.

Comment calculer ton IMC ?

À l’étape actuelle des connaissances scientifiques, le calcul de l’IMC est basé sur la prise en compte de la taille en cm et du poids en kg de l’individu. La formule indique que sa valeur correspond au rapport entre le poids et le carré de la taille :

IMC = Poids/Taille²

Ce calcul permet d’obtenir un chiffre dont l’interprétation aide à évaluer la proportion de graisse corporelle et par conséquent de catégoriser l’individu. Quoi qu’il en soit, un IMC trop bas ou trop élevé est associé à des problèmes de santé plus ou moins graves. D’où l’intérêt de calculer ton IMC pour t’assurer de ton état est normal, ou pour prendre les mesures qui s’imposent en cas de valeur anormale.

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Comment interpréter ton IMC ?

L’interprétation de l’IMC tient compte de l’âge. Chez l’adulte de plus de 19 ans, la valeur obtenue suite au calcul est insérée dans un référentiel des catégories d’IMC admis par l’OMS. Ce dernier effectue une classification suivant cinq intervalles croissants de l’indice.

Lorsque la valeur est inférieure à 18,5, l’individu est considéré en sous-poids. Cela signifie que sa masse corporelle est insuffisante et témoigne soit d’une malnutrition, soit d’une carence sévère, soit d’un état de maladie.

En revanche, lorsque l’IMC est compris entre 18,5 et 24,9, le poids de l’individu est considéré comme normal. C’est l’intervalle idéal pour une personne normale et en bonne santé.

Par contre, si le nombre se situe entre 25 et 29,9, on estime que l’individu est en surpoids. C’est-à-dire que sa masse corporelle est au-dessus de la normale. Il est souhaitable qu’il limite ses apports en calories pour ne pas tomber dans la catégorie suivante. Car, au-delà de 30, l’individu est considéré comme obèse.

En ce qui concerne les enfants de moins de 19 ans, l’interprétation de l’IMC est différente, même si la formule de détermination ne change pas.

Elle tient compte, en plus de l’âge, du sexe de l’individu. La valeur obtenue suite au calcul est portée sur la courbe de corpulence qui varie selon qu’il s’agit du sexe masculin ou du sexe féminin. Ce graphe permet alors de déterminer le percentile et de classer l’enfant dans une catégorie.

Lorsqu’il est en dessous du 3e percentile, il y a un risque de sous poids. Entre le 3e et le 85e, le poids est normal. Le surpoids intervient quand il est compris entre le 85e et le 97e. Au-delà de cette valeur, l’enfant est considéré comme obèse ou sévèrement obèse.

À partir de quels chiffres t’inquiéter ?

Comme tu t’en doutes, seuls les cas où l’IMC indique un poids normal sont exempts d’inquiétudes. Cela suppose que lorsque ton IMC est inférieur à 18,5, c’est mauvais signe. Tu es trop maigre, et cela peut avoir un impact sur ta santé. On peut citer entre autres :

  • la réduction de l’efficacité du système immunitaire,
  • les risques de complications chirurgicales,
  • l’ostéoporose,
  • l’infertilité (notamment chez les femmes),
  • les retards de développement.

De la même manière, lorsque ton IMC est supérieur à 25, cela doit t’alerter. Le surpoids est associé de manière spécifique à des problèmes de santé, car c’est l’antichambre de l’obésité.

L’obésité est assimilée à de nombreuses maladies hépatiques, cardiaques, pulmonaires, en fonction de sa gravité. On en distingue essentiellement deux stades suivant la valeur de l’IMC. Le stade 1 ou obésité modérée est compris entre 30 et 35 tandis, que le stade 2 ou obésité sévère se situe au-delà de 35. On peut également noter un 3e stade dit d’obésité morbide lorsque l’IMC atteint 40. Dans ce cas, l’individu est presque immobile. Ce type d’obésité est mortel.

Quoi qu’il en soit, la liste des complications sanitaires liées à l’obésité est longue. Les plus courants sont le diabète (surtout de type 2), l’hypertension artérielle, les maladies du cœur (gros cœur), les cancers (prostate, colon, foie, etc.), les hépatites et le foie gras. Les dysfonctionnements de la bile, les troubles respiratoires, et les douleurs chroniques (arthrites et arthroses) sont aussi fréquents.

C’est ce qui justifie de manière expressive l’importance et la valeur qu’on accorde à l’IMC dans les établissements sanitaires. Il permet en effet de prévenir l’obésité au sein de la population et par conséquent de réduire la prévalence de tous ses maux.

Faut-il consulter si ton IMC est trop haut ?

Une consultation s’impose lorsque ton IMC est élevé. La raison est toute simple : avoir un IMC trop haut est grave. Cela se traduit dans les risques de développement des maladies citées plus haut. La prise en charge médicale peut en réduire l’impact.

Quand tu consultes un médecin pour un IMC élevé, celui-ci t’oriente préférentiellement vers un diététicien ou un gastro-entérologue en fonction des causes de ton état. Ces derniers te proposent alors une refonte alimentaire et des activités physiques pour éliminer le surplus de gras dans l’organisme. Pour plus d’efficacité, vous pouvez également faire appel à un coach en nutrition pour vous accompagner dans votre processus. Celui-ci est plus présent et ses approches sont plus personnalisées. Cela te motive davantage.

Même si l’IMC est normal, on peut consulter pour s’assurer de sa normalité. Parce que la valeur obtenue ne tient pas compte de la mauvaise répartition de la graisse qui peut être à l’origine de certains troubles. Une personne présentant un IMC optimal peut développer un diabète ou être victime d’un AVC en fonction de la localisation de sa masse graisseuse. Si une majorité des tissus adipeux de l’organisme se trouve dans le thorax et l’abdomen et comprime le cœur, même si l’IMC indique un poids normal, il fera une crise cardiaque tôt ou tard.

Faut-il toujours se fier à l’IMC ?

Malgré sa fiabilité et son caractère universel, l’IMC présente des limites non négligeables. Celles-ci s’expriment beaucoup plus chez les sportifs de haut niveau qui accumulent de la masse musculaire. La formule de l’IMC ne différencie pas les muscles de la graisse. Les données peuvent alors être faussées chez cette catégorie de personne. L’indice n’est pas fiable dans ce contexte puisqu’il effectue une classification erronée de l’individu tandis que son taux de gras est normal, voire souvent en dessous des normes souhaitées.

Chez la femme enceinte ou allaitante, l’IMC ne devrait pas être utilisé de la même manière. Même s’il est souhaitable d’avoir un regain de poids en période de grossesse, il est important de tenir compte de l’IMC de la femme avant la grossesse. Parce que la prise de poids doit être proportionnelle à ce dernier. Pour un indice faible avant la grossesse, la femme enceinte devrait augmenter son poids. Si l’IMC révélait un surpoids avant la grossesse, il n’est plus besoin de prendre de poids.

Pour ce qui concerne les personnes âgées de plus de 65 ans, certaines études ont montré que l’intervalle de 18,5 à 25, recommandé n’est pas optimal pour cette population. Les statistiques ont prouvé que les taux de mortalité élevés sont obtenus chez les individus dont l’IMC est supérieur à 33.